Une pornographie envahissante

D

ans son Rapport 2007 – « Adolescents en souffrance Plaidoyer pour une véritable prise en charge », Mme Dominique Versini, Défenseur des enfants, dénonce les effets d'une « pornographie envahissante ».

Elle rappelle que « très rares sont les adolescents qui échappent à la vision d’images pornographiques : films, télévision, vidéo et internet (internet étant également accessible via le téléphone mobile).
« Certains adolescents exposent eux-mêmes sur leur blog leur propre sexualité ou des séquences d’agressions filmées.

« Magistrats, policiers, experts psychiatres constatent que, dans l’immense majorité des situations d’agressions sexuelles qu’ils ont à traiter, les garçons adolescents ont eu l’habitude de visionner des images ou des films de ce genre et que le scénario de l’agression en est directement inspiré. Beaucoup de ces jeunes garçons y trouvent une manière de se comporter et de se sentir performants. »

Elle s'inquiète notamment et que les images pornographiques soient aisément accessibles sur différents supports notamment via internet. Elle rappelle que les pouvoirs publics ont, depuis 2005, mis en place la possibilité pour les parents d’installer gratuitement sur leur ordinateur un logiciel de contrôle parental empêchant l’accès à de tels sites. Cependant, Mme Versini déplore que les producteurs de telles images contournent progressivement ces protections et parviennent toujours à en diffuser.

Elle raconte d'ailleurs comment elle-même, a été surprise, lors de recherches sur internet en tapant les mots « maison adolescents » elle parvenait sur des forums où « apparaissaient des messages franchement obscènes et, pour certains, correspondant à des sollicitations sexuelles explicites de mineurs ». Or ce forum fait partie d'un important site d'informations médicales grand public.

Le défenseur des enfants de conclure : « le fait que tels propos et images apparaissent dans les premières références proposées par le moteur de recherches au cours d’une interrogation des plus banales et qu’aurait pu faire un adolescent puisque les mots clés étaient « maison adolescents » (en référence aux maisons des adolescents) interroge sur les contrôles réellement mis en place. »

à consulter sur internet : www.defenseurdesenfants.fr

A lire : « Moralement correct - Recherche valeurs désespérément » de Jean Sévillia

D

ans ce livre très utile, l'auteur dénonce l'effacement des règles collectives remplacées par l'intérêt personnel et le renversement des notions de bien et de mal. Cette tendance est encouragée par le moralement correct : une mentalité fondée sur l'exaltation de l'individu, qui préconise le principe de plaisir, le devoir de « tolérance », et surtout la transgression des traditions, la relativité des conventions et des normes morales.

Voici quelques lignes, tirées de la conclusion de l'auteur. Elles vous donneront, je l'espère, envie de lire ce livre, et de l'offrir :

« La morale, ce chaînon manquant. Nous pourrions détourner les yeux. Ne rien voir. Faire comme si de rien n'était. Mais ce n'est pas possible : tôt ou tard la réalité nous rattrape. Les bouleversements qui, depuis trente ans, se sont produits dans les mentalités produisent des conséquences dont nous sommes les victimes. Tous. De ces bouleversements, nous sommes aussi les complices. (...)

« Une société où la moitié des jeunes se droguent et se distraient en regardant des films pornos est déréglée. Une société où les familles se déstructurent aussi vite est déséquilibrée. (...)

« Pour éviter la barbarie, petit pas après petit pas, il faudra corriger notre route. (...)

« C'est d'une morale dont nous avons besoin. Pas de la monnaie de contrebande du moralement correct, mas de vraies valeurs éprouvées par le temps. »

Édition Perrin; 217 pages, 18 euros.

Voir aussi :
www.jeansevillia.com

Le scandale de la classification des films

L

e scandale de la classification des films

Dans un dossier très intéressant, paru le 7 septembre 2007, l'hebdomadaire Valeurs Actuelles, dénonce « Télévision : nos enfants en danger ». Le journaliste Maxime Amiot y aborde entre autres, la véritable dérive que constitue la classification des films de cinéma, qui sont ensuite diffusés à la télévision.

Il explique que la commission de classification des oeuvres cinématographiques est « composée de professionnels du cinéma, de psychologues, de représentants d’associations familiales et de jeunes, se distingue par sa tolérance. Sur 1 000 films visionnés en 2006, 86 % ont été classés tout publics, 5 % avec avertissement, 7 % sont interdits aux moins de 12 ans, et 2 % aux moins de 16 ans.

« Des décisions qui tranchent avec les pratiques en vigueur à l’étranger. Sin City – film ultraviolent avec Bruce Willis, racontant la vie de truands, de flics ripoux et de prostituées dans une “ville du péché” – a été interdit aux moins de 18 ans au Canada et en Allemagne. En France, il l’est seulement aux moins de 12 ans ! De même, Kill Bill 2, de Quentin Tarantino, est interdit aux moins de 12 ans en France, alors qu’il l’est aux moins de 16 ans en Allemagne et aux Pays-Bas, aux moins de 18 ans en Angleterre et en Espagne…

« Difficile dans ces conditions de rester maître du petit écran. Avec l’élargissement de l’offre télévisuelle, la TNT, le satellite, le câble et désormais Internet, l’accès aux contenus déconseillés devient un jeu… d’enfant. Surtout lorsqu’on sait que 31 % des jeunes de 6 à 15 ans ont la télévision dans leur chambre, selon le ministère de la Culture. »

Et l'article de conclure avec raison : « Arlette Streri, professeur de psychologie de l’enfant à l’université Paris-Descartes, a certes raison de rappeler que « la télévision n’explique pas à elle seule les actes violents. Elle ne fait que s’ajouter à une fragilité qui peut être familiale, physique, mentale… ». Quoi qu’il en soit, le temps est venu d’agir. »

TV violente = perturbation psychologique et comportements violents

U

ne étude de plus ! Deux chercheurs américains du département de pédiatrie de l'hôpital pour enfants de Seattle, les Dr Dimitri Christakis et Frederick Zimmerman ont publié dans la très sérieuse revue médicale « Pediatrics », le 5 novembre 2007, les résultats de leur étude menée auprès de 184 garçons et 146 filles.

« Nous avons découvert que plus les enfants qui ne sont pas encore en âge d'être scolarisés regardent des émissions de télévision violentes, plus ils seront enclins à avoir des comportements antisociaux - agressivité, désobéissance, tendance à s'attirer des ennuis - une fois qu'ils vont à l'école », a déclaré Dimitri Christakis, qui considère que les dessins animés « sont les principaux coupables ».

Selon cette enquête, les garçons âgés de 2 à 5 ans qui sont exposés à des programmes télévisés violents ont plus de probabilité que les autres de développer entre 7 et 10 ans des comportements agressifs.

Les dangers de la dépendance : Télévision et internet

T

ous les spécialistes de l'enfance et de l'adolescence sont unanimes : les parents devraient au moins limiter le temps passé devant les écrans de télévision ou autres. La plupart fixent la limite à ne pas dépasser aux alentours d'une heure par jour pour les enfants à partir de sept ans.
Malgré les effets nocifs sur la santé psychologique et physique des enfants ainsi que sur leur développement intellectuel, la dépendance télévisuelle est ancrée dans les habitudes. S'y ajoute aujourd'hui la dépendance aux autres écrans.
« Il est important que le jeune ait d'autres activités, comme le sport, la lecture, explique Serge Tisseron, psychiatre-psychanalyste. Cela devient préoccupant quand il s'intéresse de moins en moins à autre chose que l'ordinateur. Des résultats scolaires à la baisse doivent aussi alerter les parents. »
Selon une enquête publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire en janvier 2007, 69 % des jeunes collégiens et lycéens (sur un échantillon représentatif de 1 042 jeunes) disposaient d'au moins un ordinateur, une télévision ou une console de jeux dans leur chambre.
« Je vois beaucoup d'enfants accros d'Internet qui ne voient pas suffisamment leurs parents et qui vont chercher dans un monde virtuel ce qu'ils ne trouvent pas dans la vraie vie », considère Serge Tisseron.

Violence à la télévision : Au Canada, appel à la vigilance

E

n novembre dernier, la Centrale des syndicats du Québec a rappelé l'importance de protéger les jeunes contre la violence véhiculée dans les médias, à l'occasion de la Journée pour la prévention des abus envers les enfants.

M. Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec a souligné la nécessité pour les adultes d'être plus vigilants quant à la consommation télévisuelle des enfants.

Il considère que la violence présente dans des émissions destinées aux enfants constitue une forme d'abus, car les enfants ne commencent à distinguer la fiction de la réalité qu'à partir de l'âge de 7 ans.

De plus, le Conseil supérieur de l'éducation du Québec a signalé, en 2001, que l'exposition répétée à la violence télévisuelle contribuait à faire augmenter le nombre d'enfants au comportement troublé dans les écoles primaires.

La Centrale syndicale établit aussi une corrélation avec la hausse de crimes violents commis par les jeunes. Selon le ministère de la Sécurité publique du Québec, le taux de criminalité violente chez les Québécois de 12 à 17 ans était, en 2005, plus du double de celui des adultes.

Les télédiffuseurs sont bien responsables de la violence dans les médias. « Nous déplorons qu'ils ne prennent pas suffisamment leurs responsabilités à cet égard », a dit M. Parent.

M. Parent rappelle que les télédiffuseurs avaient promis de s'autoréglementer en 1993, après que Virginie Larivière, dont la soeur avait été assassinée, eut déposé une pétition de 1,5 million de signatures sur le bureau du premier ministre du Canada.

Par la suite, deux chercheurs de l'Université Laval, Jacques de Guise et Guy Paquette, ont enregistré les actes violents présentés dans les émissions de fiction des principales chaînes québécoises. Entre 1993 et 2001, leur nombre est passé de 10 agressions physiques à l'heure à 52. C'est une hausse de 420 %.

La Centrale syndicale du Québec rappelle plusieurs études qui ont démontré que, plus un enfant regarde la télé, plus il devient agressif. Selon d'autres études, l'exposition d'un enfant à la télé l'influence plus que les revenus de ses parents ou que leur implication dans son éducation.

Contre la télévision pour les nourrissons

L

e Collectif interassociatif enfance et média (CIEM) a saisi le CSA pour obtenir l'interdiction de la nouvelle chaîne de télévision « BabyFirst », lancée à la mi-octobre par le diffuseur CanalSat. Cette chaîne, destinée aux touts petits, de 6 mois à 3 ans, diffuse en continu, 24h/24 des dessins animés qui se veulent « adaptés » aux nourrissons.

Le CIEM rappelle que l'article 22 de la directive « Télévision sans frontières » interdit « la diffusion de programmes susceptibles de nuire gravement à l'épanouissement physique, mental ou moral des mineurs ».
Le CSA se déclare par avance impuissant, puisque cette chaîne émet à partir de Grande-Bretagne.

La télévision est au mieux « inutile », au pis « néfaste » pour les tout-petits, considère le pédopsychiatre Stéphane Clerget. Selon lui, elle favorise l'hyperactivité avec un déficit de l'attention, bloque la capacité de création imaginative et porte atteinte au rapport au temps. « Le principe même d'une chaîne consacrée aux tout-petits risque de laisser penser aux parents qu'elle est utile à leur développement, ce qui est faux », dit-il.

Une étude montre que l'image de la femme véhiculée par les médias est nocive pour les jeunes filles

U


n groupe d'étude de l'American Psychological Association, a étudié les effets nocifs pour les jeunes filles de l'image dégradante de la femme véhiculée par la plupart des médias.
Le rapport dénonce la « sexualisation » systématique des filles, que ce soit dans les revues pour adolescentes, dans les émissions de télévision, les jeux vidéo, les films et les clips vidéo musicaux.
Les campagnes de publicité et les produits destinés aux enfants et aux jeunes filles ont également été passés en revue.
Le rapport définit la « sexualisation » comme le fait de présenter la femme comme un objet sexuel qui n'aurait d'autre valeur que l'attirance qu'elle exerce à travers son comportement. Les effets nocifs que la « sexualisation » entraîne vont des troubles alimentaires à la dépression.
L'étude ne se penche que sur les effets nocifs physiques, n'entrant pas dans le domaine moral qu'il est nécessaire cependant de rappeler ici : l'image dégradante de la femme répandue par les médias et une très forte incitation à une conduite sexuelle désordonnée et immorale.

Exemples de « sexualisation » dénoncés par le rapport :


-- Les jeunes « pops stars » présentées comme des objets sexuels
-- Les poupées vêtues de façon racoleuse, ainsi que les mêmes « vêtements » pour petite-fille de sept ans : bustiers, bas-filet, etc.
-- Les modèles féminins adultes habillées comme des petites filles.

Le groupe d'étude s'est constitué à la suite d'une inquiétude répandue aujourd’hui dans le public familial à la vue des « modèles » présentées par les médias pour les petites filles et les adolescentes.
Le Dr Eileen Zurbriggen, qui a dirigé le groupe d'étude de l'American Psychological Association, et qui est professeur associée à l'Université Santa Cruz de Californie déclare : « les conséquences de la sexualisation des filles par les médias sont très réelles. Nous avons d'amples preuves pour conclure que la sexualisation entraîne des effets négatifs dans un grand nombre de domaines, incluant le fonctionnement des connaissances et la santé physique et mentale ». En conséquence, le groupe d'étude recommande aux parents, aux éducateurs et aux professionnels de santé d'être en alerte sur l'impact que celle-ci peut avoir sur les petites filles et les adolescentes. D'un simple point de vue de santé psychologique, il est urgent de combattre les images représentant les filles comme des objets sexuels.
Un exemple parmi bien d'autres cités, est celui d'une publicité avec la pop-star Christina Aguilera habillée en écolière, la chemise largement déboutonnée et une sucette dans la bouche.
Le Dr Zurbriggen ajoute : « En tant que société, nous devons remplacer toutes ces images sexualisées par d'autres, montrant la compétence et les valeurs propres aux filles. Le but devrait être de délivrer un message, aussi bien pour les garçons que pour les filles conduisant à un développement du comportement beaucoup plus sain.»
Les recherches systématisées par ce groupe d'étude montrent que ces images et la promotion des filles comme des objets sexuels entraînent de nombreuses conséquences nocives pour la santé psychologique et le développement des jeunes filles.

« Les magazines pour adolescentes ne parlent que de sexualité »



Le Pr. Andrew Hill, professeur de psychologie médicale à l'Université de Leeds, a déclaré qu'il était difficile d'être en désaccord avec les conclusions du rapport.
« Si vous regardez les magazines pour adolescentes, on n'y parle que de sexe », a-t-il notamment déclaré.
« Nous sommes une société absorbée par le « visuel ». Notre opinion sur les personnes est dominée par leur apparence, la façon dont elles se présentent ».
Pour lui, l'utilisation par les médias de l'image des femmes comme des objets sexuels est un sujet important à résoudre.
« Seulement 18% de ce que regardent les enfants à la télévision correspond à l'horaire et aux programmes qui leur sont destinés et la législation ne peut pas être la solution pour tout.
« Une des clés est la responsabilité sociale, celle des annonceurs et des médias. Ils doivent être conscients que leurs produits et les images associées avec ces produits ont un impact et que ce n'est pas toujours un bon impact ».

Les effets nocifs des écrans

L

e Dr Aric Sigman, membre de l’Institut de Biologie de Grande-Bretagne et associé de la British Psychological Society, a publié dans la revue scientifique « Biologist » les résultats de l’étude qu’il a entreprise à propos des effets nocifs provoqués par l’exposition excessive des enfants aux écrans de télévision ou d’ordinateur.

Les dangers sont si grands, déclare le Dr Sigman, que regarder la télévision devrait être fortement déconseillé aux enfants de moins de trois ans et très limité ensuite, tout au long de l’enfance.

À six ans, un enfant a passé un an devant la télévision !


Son étude analyse les résultats de 35 études scientifiques réalisées auparavant. À l’age de six ans, un enfant a passé en moyenne un an de sa vie devant la télévision ; et lorsqu’il atteindra 75 ans, un Britannique moyen aura passé plus de douze ans de sa vie à regarder la télévision.

Les enfants âgés de 11 à 15 ans regardent un écran – télévision ou ordinateur – 53 heures par semaine, sept heures et demie par jour, ce qui représente une augmentation de 40 % en dix ans. S’il est bien évident que les problèmes de santé ont des causes variées et complexes pour chaque individu, les études font ressortir l’excès de télévision comme l’une d’entre elles, depuis l’obésité jusqu’à la maladie d’Alzheimer.

Il ne s’agit pas de dire que la télévision est la cause unique et directe d’une maladie, mais qu’il y a une corrélation entre le fait de regarder
plusieurs heures par jour le petit écran et certaines maladies. C’est le même genre de lien qui existe entre le cancer et la fumée de tabac : la corrélation est si forte qu’elle amène à déconseiller son usage.

Une liste de 15 maladies


Le Dr Aric Sigman souligne particulièrement les risques pour les enfants. Il donne une liste de quinze effets nocifs pouvant être en partie due à l’exposition aux écrans lumineux de la télévision ou de l’ordinateur, indépendamment des émissions regardées. Il signale en particulier l’autisme, le diabète de type 2, les troubles du sommeil, la boulimie, les problèmes de vue, les difficultés à la concentration et une puberté prématurée pour les filles.

Les études montrent que, depuis les années 50, les filles atteignent la puberté plus tôt. Si certaines mettent en cause l’augmentation du poids moyen, la diminution du taux de mélatonine en est une autre. La mélatonine est une hormone qui joue un rôle important pour déterminer le moment de la puberté. Le niveau de mélatonine augmente naturellement en fin de journée avec la tombée de la nuit, mais l’exposition intensive aux écrans brillants réduit sa production.

« Nous pouvons être responsables du plus grand scandale de santé de notre époque », écrit-il. « Permettre aux enfants de regarder autant les écrans lumineux est une abdication de la responsabilité parentale».